Un chasseur sachant chasser
Par Blue Bottle
Je fus assez occupé la semaine dernière et je vous ai quelques peu délaissé. Je vais vous conter ce qu’il se passe dans ma vie ces derniers temps. J’ai eu la joie d’être contacté par un chasseur de tête. Le mec m’annonça qu’il était mandaté par un nouvel acteur du secteur pour trouver la perle rare et développer le business… En entendant le terme nouvel acteur j’eus immédiatement l’image d’une petite boîte qui se jète sur tous les petits contrats dont personne ne veut.
En bon emmerdeur public, j’ai donc bien entendu pris rendez-vous avec le chasseur de tête pour lui exprimer toute ma motivation : je lui annonçai même que j’eusse aimé passer dans une plus petite structure avec des circuits de décisions plus courts (le seul argument des petites boites pour faire rêver le cadre moyen). Il s’empressa donc de me faire rencontrer ses clients, content d’avoir trouvé le pigeon idéal…
Pour vous en dire un plus il s’agit d’une petite boîte française qui ne se sent plus car elle a décroché trois contrats, tenez-vous bien, leur siège social est situé en province… Comment ces bouseux pouvaient-ils s’imaginer toucher des doigts un pur-sang comme moi ?
En arrivant dans leurs locaux, je sentis tout de suite l’ambiance chaleureuse qui règnait en ces lieux, le doux accent de l’hôtesse d’accueil était déjà une invitation au rêve… La vulgarité du personnel féminin se mariait finement avec les moquettes verdâtres et dégueulasses de l’entrée. On se serait cru dans un bordel de tijuana. On ne m’offrit même pas de café à mon arrivé pour me conduire directement auprès d’un homme qui avait la classe d'un entrepreneur en bâtiment qui s'avéra être adjoint du DG. En discutant je compris rapidement qu’ils me voulaient à tout prix : ce n’est pas tous les jours qu’un gars de la capitale s’abaisse à entrer dans leur repère ! Après avoir échangé les banalités d’usage sur ma motivation et mes rêves pavillon Mikit, j’attaquais les conditions matérielles que j’attendais d’un employeur digne de ce nom. Je ne demandais pas moins qu’une augmentation de 50% de mon salaire actuel car « je prenais un risque énorme en m’engageant dans une petite entreprise qui débutait dans le milieu ». Déglutissant à l’annonce de mes prétentions, il me dît qu’il fallait qu’il en parle au PDG car je dépassais l’enveloppe prévue. Je fus surpris qu’il ne m’éjecta pas d’emblée, je demandais un fixe ahurissant et un variable abracadabrantesque.
Finalement ils me rappelèrent en me proposant un package bien en dessous de mes réclamations mais avec un bel effort que je tiens à saluer ici. Ils avaient compris que trois merdes culinaires locales ne suffiraient pas à capturer un parisien.
Je déclinais l’offre, partant en seigneur, en leur rappelant qu’habitant dans la ville lumière il fallait y mettre le prix, d’autant plus qu’étant dans une grande multinationale je ne pouvais me confondre avec une petite PME fusse-t-elle constituée d’un millier d’employés.
Il ne faudrait pas que ce genre de choses se reproduisent trop souvent car cela produit un effet désastreux sur ma mégalomanie galopante.
Je fus assez occupé la semaine dernière et je vous ai quelques peu délaissé. Je vais vous conter ce qu’il se passe dans ma vie ces derniers temps. J’ai eu la joie d’être contacté par un chasseur de tête. Le mec m’annonça qu’il était mandaté par un nouvel acteur du secteur pour trouver la perle rare et développer le business… En entendant le terme nouvel acteur j’eus immédiatement l’image d’une petite boîte qui se jète sur tous les petits contrats dont personne ne veut.
En bon emmerdeur public, j’ai donc bien entendu pris rendez-vous avec le chasseur de tête pour lui exprimer toute ma motivation : je lui annonçai même que j’eusse aimé passer dans une plus petite structure avec des circuits de décisions plus courts (le seul argument des petites boites pour faire rêver le cadre moyen). Il s’empressa donc de me faire rencontrer ses clients, content d’avoir trouvé le pigeon idéal…
Pour vous en dire un plus il s’agit d’une petite boîte française qui ne se sent plus car elle a décroché trois contrats, tenez-vous bien, leur siège social est situé en province… Comment ces bouseux pouvaient-ils s’imaginer toucher des doigts un pur-sang comme moi ?
En arrivant dans leurs locaux, je sentis tout de suite l’ambiance chaleureuse qui règnait en ces lieux, le doux accent de l’hôtesse d’accueil était déjà une invitation au rêve… La vulgarité du personnel féminin se mariait finement avec les moquettes verdâtres et dégueulasses de l’entrée. On se serait cru dans un bordel de tijuana. On ne m’offrit même pas de café à mon arrivé pour me conduire directement auprès d’un homme qui avait la classe d'un entrepreneur en bâtiment qui s'avéra être adjoint du DG. En discutant je compris rapidement qu’ils me voulaient à tout prix : ce n’est pas tous les jours qu’un gars de la capitale s’abaisse à entrer dans leur repère ! Après avoir échangé les banalités d’usage sur ma motivation et mes rêves pavillon Mikit, j’attaquais les conditions matérielles que j’attendais d’un employeur digne de ce nom. Je ne demandais pas moins qu’une augmentation de 50% de mon salaire actuel car « je prenais un risque énorme en m’engageant dans une petite entreprise qui débutait dans le milieu ». Déglutissant à l’annonce de mes prétentions, il me dît qu’il fallait qu’il en parle au PDG car je dépassais l’enveloppe prévue. Je fus surpris qu’il ne m’éjecta pas d’emblée, je demandais un fixe ahurissant et un variable abracadabrantesque.
Finalement ils me rappelèrent en me proposant un package bien en dessous de mes réclamations mais avec un bel effort que je tiens à saluer ici. Ils avaient compris que trois merdes culinaires locales ne suffiraient pas à capturer un parisien.
Je déclinais l’offre, partant en seigneur, en leur rappelant qu’habitant dans la ville lumière il fallait y mettre le prix, d’autant plus qu’étant dans une grande multinationale je ne pouvais me confondre avec une petite PME fusse-t-elle constituée d’un millier d’employés.
Il ne faudrait pas que ce genre de choses se reproduisent trop souvent car cela produit un effet désastreux sur ma mégalomanie galopante.